Le soleil sort, les sommets apparaissent

C’est haut. C’est grand. C’est blanc. Pis maudit que c’est beau! Partout autour, des sommets enneigés. On a dévalé 2000 mètres d’une traite pour rentrer au condo ce soir.

Partis dans la neige et le vent ce matin, on a eu droit au soleil en après-midi. Ça ski plus vite au soleil, comme une décharge d’énergie lumineuse. Faut dire que sous les rayons, les bosses sont plus visibles dans les bols.

Si vous venez à Whistler, allez manger chez El Furniture Warehouse. Soit, le nom évoque plus un magasin de meubles qu’un resto. Mais la place vaut le détour: c’est bon, y’en a pour tous les goûts (nachos pour Alexis, burger full viande pour JF, salade poulet-quinoa-avocat-pomme verte pour Michou…), tous les plats sont à 4,95$, le décor est vraiment cool et y’a des films de surf sur écran géant!img_0100img_0116img_0126img_0123img_0122img_0104img_0128img_0131img_0107

Watch out Whistler, here we come!

Samedi 25 février 2017, quelque part au-dessus de Regina, Alberta 

Le monsieur de la sécurité, qui faisait passer nos sacs à skis dans sa machine à rayon X, a levé un sourcil, fait reculer, avancer, puis reculer à nouveau son tapis roulant avant de demander:

– Pourquoi vous traînez une cuiller dans votre sac à skis?

– Une cuiller? Ben voyons donc, de répondre mon doux-moitié. C’est moi qui ai rempli les sacs à ski, j’ai pas mis de cuiller. Ça doit être une partie de la fixation que vous voyez.

– No-non, c’t’une cuiller. V’nez voir.

Aux bagages hors-normes, y’avait pas grand-monde, alors on s’est glissées sous la courroie de sécurité pour voir l’écran. Ben oui, y’a une cuiller dans notre sac à ski. Pas de doute, son squelette de métal apparaît très nettement. Reste à savoir comment elle s’est glissée là… Pour moi, JF mangeait un yogourt en paquetant.

Vol Qc-Mtl dans les nuages, avec quelques percées de soleil. Puis atterrissage à Montréal sous la pluie battante. On a fait un sprint pour traverser le tarmac. Arrivés détrempés, mais c’est pas grave: on est en vacances pis le linge mou, ça sèche vite.

On est maintenant dans la rangée centrale du vol AC 195 à destination de Vancouver. À 11 km du sol, la température est de -57 degrés Celcius. En ce moment, on est à 3189 km de Québec et à 5034 km d’Honolulu. Comme il nous reste 650 km à parcourir jusqu’à Vancouver – en s’approchant d’Hawaï – je songe à détourner mon itinéraire de retour. Si je continue de me déplacer vers l’ouest, je vais finir par revenir à la maison de toute façon. Mais en chemin, j’arrêterai peut-être aussi à Auckland, Sidney, Majorque…

L’air de rien, on a parcouru 100 km pendant que j’écrivais ce paragraphe. Vitesse par rapport au sol: 818 km/h. Je n’invente pas tous ces nombres, ils défilent sur le petit écran tactile fixé au dos du siège devant moi. Ma performance tactile laisse d’ailleurs à désirer. Alors que je dois insister, changer l’angle de chacun de mes bouts de doigts, appuyer plus fort, appuyer moins fort ou prononcer une incantation secrète pour que le curseur daigne entendre ma commande, JF n’a qu’à balayer négligemment l’écran du bout de l’index pour que la page change. Pfff…

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Formation yoga, jour 10

Intense, intéressant, épuisant. Trois mots qui décrivent l’expérience vécue pendant cette première session de formation. Les 4 prochains mois serviront à approfondir les notions multiples et variées que m’ont transmises les enseignantes et participantes côtoyées au cours des 10 dernières journées.

Cliquez ici pour tout le récit en photos (Merci à Alex CD Photography et Juna Yoga !)

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Formation yoga, jour 1

Samedi 4 février 2017, première journée de formation

 C’est l’anniversaire d’Alexis aujourd’hui, 13 ans. Il s’est organisé (avec l’aide de papa) un beau party au refuge Marie-Josée. Fondue, petits gâteaux, snowskate et fous rires avec ses chums. Les photos que j’ai reçues ce matin sont pleines de joie, à l’image de mon soleil sur deux pattes.

Je fais ça en vrac pour a 1re journée de formation (8 heures sur 250!) :

  • La formation est super. Je vous en reparlerai. Les enseignantes sont jeunes et dynamiques, le contenu est clair, pertinent et bien formulé, la salle est pleine de lumière et le lieu magnifique.
  • Le lieu, c’est le Domaine Saint-Bernard. On est installées dans un grand chalet en bois rond, avec une pièce centrale au plafond cathédrale (bizarre d’associer ce mot à un chalet en bois rond…), bordé par un petit lac et longeant les pistes de ski de fond. J’ai respiré en regardant les flocons de neige virevolter, fait le guerrier avec des rayons de soleil dans les yeux et couru dans le sentier faisant le tour du lac sur l’heure du diner. Ça change des formations données dans une classe de cégep sans fenêtre.
  • Quand on tend la main sous les arbres, les mésanges viennent s’y poser. Même pas besoin d’avoir de miettes sur les doigts.
  • C’est spécial de faire l’arbre au milieu d’un groupe où tout le monde déplie le genou et allonge la jambe dans les airs.
  • Les yoginis sont des buveuses de thé. On a 3 bouilloires à notre disposition et elles ne fournissent pas.
  • On nous a recommandé de manger sainement pour souper et de nous coucher tôt. J’ai triché: filets de poulet (c’est la tradition, on mange ça tous les 4 février depuis la naissance d’Alexis, même à distance) et j’écris ce texte en me disant qu’il faudrait vraiment que je ferme mon ordi parce que la journée commence à 7 h demain matin, avec une ride de cardio-raquette.

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La pompe à essence

 

Vendredi 3 février 2016, départ pour ma formation de yoga au Mont-Tremblant

Mes bagages s’empilent dans le salon : coussins, traversin, blocs et autres accessoires de yoga, 10 kilos d’ouvrages de référence, mon équipement de ski de fond et mes raquettes, 3 kits de mitaines, 2 paires de bottes (sans compter celles de ski de fond, ni mes runnings de neige), plus la totalité de ma garde-robe de linge mou parce qu’il n’y a pas de laveuse dans le petit studio qui me servira de refuge pour les 10 prochaines nuits.

En voyant la montagne, Alexis, perplexe, m’a lancé « Cou’donc, pars-tu dans l’armée? ». Quand on part en voyage en famille, j’insiste pour que chacun fasse entrer tout son stock dans son bagage de cabine. Mais là, ça compte pas. J’peux quand même pas apprendre le sanskrit avec des bas sales.

À 15 h, je prends la route, soit seulement 120 minutes après mon heure de départ prévue. Après 19 ans de vie commune, Jean-François a déteint sur moi (énoncé bourré de mauvaise foi).

À Québec, arrêt pour faire le plein. Un coup d’œil au tableau de bord me rappelle froidement qu’il fait -18,5 C. Nostalgie de l’époque des stations-service avec service. Quittant le confort de mon banc chauffant, je lutte contre le vent, réussis à ouvrir ma portière et engage la conversation avec la pompe-guichet automatique. Glisser ma carte dans la fente. Pas du bon côté. OK, l’autre bord. Non, je ne veux pas de lave-auto. Non, je ne collectionne pas les Pétro-points. Laissez faire le small talk, madame la pompe, pitonner sur votre clavier exige d’enlever mes mitaines et mes doigts virent au blanc. Entrer mon NIP en le cachant avec mon autre main, d’un coup qu’un drone survolerait mon espace aérien. Attendre l’autorisation en cours. Attendre. Attendre. Bingo! « Choisissez votre carburant, décrochez le bec et commencez à faire le plein ».

Merde. Je me suis arrêtée à la pompe régulière, alors que l’auto ne boit que du diesel. Pfff…

Annuler la transaction, changer de pompe, recommencer l’opération. Avec les doigts frettes, le refus du lave-auto, pis toute, pis toute. Et décrocher le bec diesel pour commencer à faire le plein.

Re-merde.

Y’a-tu quelqu’un qui peut m’expliquer pourquoi y’a deux types de becs pour le diesel? Un gros, qui ne rentre pas dans l’embout de mon réservoir, et un plus petit, avec un câble spiralé, qui lui fait l’affaire? Pis puisqu’il y en a deux, pourquoi Shell n’indique pas  le type de bec sur la pompe? Parce que sans te garer, sortir de ton auto et vérifier, il ne semble pas y avoir moyen de les distinguer. C’est sûr que j’aurais pu vérifier avant d’engager le dialogue avec le guichet automatique, par contre.

Donc rechanger de spot, recommencer le tout et ressentir un soulagement quand les chiffres se mettent à rouler sur l’écran. Le commis, bien au chaud derrière son comptoir, m’a envoyé un signe de main doublé d’un sourire (moqueur). Avec les doigts gelés et la goutte au nez, l’adjectif moqueur tend à se transformer en baveux.

Quatorze minutes plus tard, je reprends donc la route et file sans encombre jusqu’à l’autre grosse station de ski du Québec.

Les propriétaires du studio m’avaient avisée, c’est un peu difficile à trouver. Alors je prends mon temps. Et alors que je fais une pause au bord du chemin Champagne pour vérifier les indications (le GPS n’indique pas leur adresse, j’étais avisée aussi), un véhicule s’arrête à côté de moi et baisse sa vitre : « Es-tu Karine? Suis-nous, on va te montrer le chemin! ». L’univers doit chercher à se faire pardonner pour l’affaire des becs diesel non identifiés. J’ai même eu droit à un coup de main de mes charmants locateurs, Gilles et Johanne, pour monter mon camion de déménagement de bagages jusqu’au charmant studio sis au-dessus de leur garage séparé. La rivière d’un bord, les chevreuils de l’autre, mon p’tit poêle à bois, une jolie cuisine, un lit confortable et des fenêtres tout le tour. C’est merveilleux!


Lien vers le studio, si vous cherchez un endroit charmant à Tremblant: https://www.canadastays.com/ski-chalet-enjoy-nature-5-minutes-ski-resort-mont-tremblant-qc-p289200